Ccaranacc
01.06.2014
Les jours passant, nous prenons peu à peu nos mesures et nous familiarisons avec le mode de vie qui sera le notre pendant presque 4 mois et demi. Les premiers temps nous sommes épuisés et la (parfois les) sieste est de rigueur ! Couchés avec les poules et levés tôt car à 6h30 il nous faut remplir les bidons d’eau pour la journée, l’eau n’arrivant que pendant 1 heure à l’unique point d’eau de la maison c'est-à-dire dans le jardin. (Généralement entre 6h30 et 7h30 mais parfois de 6h à 7h !) La plupart du temps nous nous recouchons pour une petite demi-heure bien au chaud sous les couvertures car si les premières semaines suivant notre arrivée, en plein soleil il faut chaud (voire trop chaud car à plus de 3000m, le soleil tape !), dès que le soleil se couche (vers 18h !) et jusqu'à à peu près 8h30, il fait froid !
Nous passons nos premières journées à faire du nettoyage et, du fait de l’altitude, le soir venu, ne faisons pas long feu… !
Après quelques temps nous nous sentons mieux et, même si les efforts violents ne sont toujours pas de rigueur, parfois le soir après diner, au lieu de nous écrouler, nous regardons un film sur le petit net book que nous avons emporté avec nous.
Puis un matin, sans raison apparente, j’ai à mon tour la diarrhée et me sens fiévreuse et très affaiblie. Or le jour est mal choisi car je suis sensée préparer un petit texte en espagnol, dictionnaire à l’appui, afin de proposer de donner des cours d’Anglais gratuits aux gens du village qui le souhaitent.
Et je dois lire ce texte lors de la réunion municipale, qui aura lieu le soir même en présence de nombreux villageois ! Bref, ca tombe mal…
Néanmoins, un doliprane et une longue sieste plus tard, la fièvre étant tombée, je parviens à écrire un texte, et me recouche jusqu’au soir. La réunion venue, j’attends patiemment mon tour et lorsque moment me semble approprié, lance un «j’aurais quelque chose à dire…» et c’est partit… D’un coup, je me sens mieux et entame le discours que j’ai préparé… Lorsque j’ai terminé, tout le monde m’applaudit et les membres du conseil nous proposent de passer le lendemain matin vers 7h afin d’en discuter plus amplement. (Merci le théâtre !)
Deux jours plus tard, Peter est à nouveau pris de diarrhée mais contrairement à moi, ca ne passe pas… Epuisé, il est obligé de s’allonger à plusieurs reprises et est par moment pris de vertiges…
Le surlendemain, il se pense capable de descendre quelques 1000m de dénivelé afin d’aller voir la chakra du père de Yovana (sorte de verger).
Le chemin étant en très mauvais état (il semble avoir été raviné par les fortes pluies et s’est éboulé par endroit) et Peter étant obligé de s’arrêter par moment, son dos le faisant souffrir ou un vertige le prenant, nous mettons un peu plus de 4h à descendre.
Lorsque Yovana & Rémy apprennent l’état dans lequel se trouve Peter, ils insistent par téléphone afin qu’il aille à l’hôpital (à environ 1h30 de là). Apres des analyses, la doctoresse m’apprend que Peter a la typhoïde et est déshydraté suite à la diarrhée, d’où les fameux vertiges… Peter n’a pas son carnet de vaccination avec lui mais je suis formelle il est vacciné contre la typhoïde et a même eu une injection supplémentaire avant de partir d’Australie afin de booster son vaccin. C’est pourtant bien la typhoïde, il s’agit manifestement d’un type de typhoïde non couvert par le vaccin… D’ailleurs, après vérification sur internet, il semble que le vaccin contre la Typhoïde n’empêche pas de l’attraper et Peter est loin d’être le seul à en avoir souffert…
Il passe quelques heures à l’hôpital sous perfusion afin de se réhydrater et recevoir un antibiotique pour combattre l’infection.et après une nuit passée chez le père de Yovana, nous décidons de rentrer à Ccaranacc.
Apres 10 jours de traitement, pas d’efforts, et un petit « régime » (pas de fruits ou de légumes crus, produits laitiers ok si pasteurisés à l’exception du fromage), il semble peu à peu retrouver des forces. Néanmoins il lui faut boire en quantité suffisante sous peine de voir les fameux vertiges ressurgir…
Au fil du temps passé à Ccaranacc, nous sommes amenés à donner des cours d’Anglais à l’école du village à deux groupes d’enfants, puis un soir de semaine après le dîner aux adultes, auxquels vient s’ajouter un autre cours à Ccaranacc le samedi soir à des enfants du collège de Churcampa et un cours le dimanche en début d’après midi aux professeurs de l’école maternelle de Churcampa (que nous monnayons en échange d’une douche chaude ! Néanmoins chaque Dimanche l’unique chambre de l’hôtel ou il y ait de l’eau chaude est occupée et vu la température ambiante (il y fait un froid glacial !), notre courage fond comme neige au soleil…).
Le quotidien, les différents cours à dispenser ainsi que leur préparation, les moments consacrés à l’étude afin d’améliorer notre espagnol, la contribution à la vie locale telles que les différentes activités du village auxquelles nous participons (faire le pain le samedi matin dont la plupart ira à Churcampa pour être vendu), aider à ramasser le maïs, l’égrainer et le trier… etc., les différentes fêtes du village telles la fête de l’école, la fête du travail ou la célébration de l’Indépendance du Pérou… sans oublier les moments passés à discuter avec des gens du village font de nous des gens bien occupés !
L’occasion nous est également donnée d’assister à la fabrication de briques d’adobe (terre séchée) ou a la construction de la Casa municipal, sorte de maison communale.
Sans compter l’aménagement de la maison de Rémy et Yovana, afin de pouvoir nous y établir plus confortablement qui nous prend aussi du temps. En effet pour cela, il est nécessaire de trouver quelqu’un qui puisse réparer et consolider le mur endommagés par les intempéries ce qui n’est pas chose facile… Nous envisageons d’y installer ensuite une cuisine, c'est-à-dire d’abord un plan de travail avec un petit évier mais également afin de pouvoir également y poser notre table de cuisson, puis des étagères ou un placard pour y poser vaisselle & nourriture, et retourner à Huanta pour y rapporter une autre table et des chaises. Bref, nous avons du pain sur la planche…
Néanmoins, si le confort est extrêmement rudimentaire, ( toilettes à 80m de la porte d’entrée, pas de douche et pas d’eau chaude, connexion à internet très lente et limitée…), le paysage est superbe et les relations avec les gens y sont très riches !
Posted by wherethehellrwe 15:48 Archived in Peru