Une fois notre visa organise, nous prenons un bus direction Barranca pour nous rendre à Caral.
Le site archéologique de Caral, situé dans le désert près de la côte pacifique du Pérou, à 180 km au nord de Lima, est le vestige de la plus ancienne cité précolombienne d'Amérique connue à ce jour.
Les analyses au carbone 14 de roseaux retrouvés en son sein datent sa construction entre 2 000 et 2 600 ans avant J.C., ce qui fait d'elle la plus vieille ville américaine et l'une des plus anciennes au monde, contemporaine des grandes pyramides d'Egypte.
Elle a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 28 juin 2009.
Le site de Caral, d'après le nom du village le plus proche, est en fait un ensemble de sites archéologiques qui aurait abrité la première civilisation américaine entre 2627 et 2100 ans avant Jésus-Christ.
Au-dessus des rives du Rio Supe, sur une surface de 65 000 mètres carrés se dressent six pyramides témoignant de cette culture antérieure aux Incas. En 2004 un « quipu » a été découvert dans une cache aménagée dans le sous-sol d'une pyramide (Christian Lemoy De l'Asie antique à l'Amérique précolombienne).Pour info le terme Quechua quipu , signifiant « nœud » et « compte », désigne aujourd'hui les objets qu'utilisait l'administration inca pour le recensement des données statistiques concernant l'économie et la société de l'empire. En l'absence d'écriture, l'administration figurait les entiers naturels à l'aide de successions de nœuds le long de cordelettes de diverses couleurs fixées à une corde : l'ensemble constituait un quipu.
Les pyramides, entourées par plusieurs maisons, sont elles-mêmes placées autour d'une grande place publique. Munies d'un escalier, ces pyramides ne sont pas pointues comme celles d'Égypte : elles se terminent par un étage plat où se trouvent quelques pièces et un foyer. La pyramide majeure, elle, a la taille de quatre terrains de football et l'amphithéâtre qui se trouve en son milieu peut contenir plusieurs centaines de personnes. La pyramide la plus imposante s'élève à 18 mètres et a une base de 150 par 160 mètres.
Pour déterminer l'âge de ces hautes structures de pierre, des archéologues ont daté au radiocarbone... des roseaux. Les ouvriers qui ont bâti les pyramides, en effet, transportaient les roches de la rivière au chantier dans des sacs de roseaux (las Chicras). Mais, plutôt que de vider leur sac, ils le jetaient avec son contenu dans la pyramide. De bons indices de l'époque, laissés intacts par le temps sec du Pérou.
.Nous poursuivons notre voyage et un autre bus nous amène ensuite à Huaraz, capitale de l'Ancash, et considérée d'après le Lonely Planet comme la suisse du Pérou ! Elle s'étend sur 432.99 km² et est formée de la division de deux chaînes montagneuses : La Cordillère Noire et la Cordillère Blanche, cette dernière étant considérée comme la plus haute du monde.
Une des montagnes qui attire le plus les voyageurs et les amateurs d'andinisme est le Huascaran (6768 mètres) Cette montagne est nommée « Le Toit du Pérou » parce que elle est la deuxième la plus haute d'Amérique du Sud.
Autour de la ville, on trouve les sources d'eaux thermales et plus de 600 lagunes, lieux de visite pour ceux qui pratique le trekking. Une des lagunes les plus connues, entourée d'une splendide forêt, de queñual et de puyas de Raimondi, est Llanganuco, d'un bleu turquoise avec en arrière-plan, la superbe Cordillera Blanca !
Nous y passons quelques jours sympas au cours desquels nous faisons la connaissance de Douglas, qui montre notamment à Peter comment télécharger films et musique et nous fait également connaitre un logiciel gratuit et sympa pour améliorer notre espagnol !
Apres quelques jours, le froid nous fait nous diriger vers Chimbote, sur la cote, et toujours un peu plus au nord. La, durant la journée, le tee shirt est enfin de rigueur !
Durant le temps que nous passons là-bas, nous ne faisons pas grand-chose... En fait, nous profitons de la connexion internet qui se révèle bien meilleure après qu'un technicien soit venu, pour publier d'autres posts sur le blog et télécharger quelques films et de la musique
A la fin de notre séjour, nous nous dirigeons toujours plus au nord (quelques 130 kms) et nous arrêtons a la charmante petite ville côtière de Huanchaco a environ 10 mn en bus de Trujillo. Elle tire son nom du mot guaukocha (beau lac aux poissons dores) et est devenue aujourd'hui une plage très pittoresque attirant beaucoup de touristes au cours des weekend ensoleilles.
Elle est notamment connue pour ses frêles embarcations de roseaux ou "caballitos de totora" (petits chevaux de roseaux), rappelant celles des Uros sur le lac Titicaca. Ce sont des embarcations fabriquées en roseaux tressés et utilisées depuis l'époque mochica (environ 2000 ans) pour la pêche artisanale ou pour faire de longs trajets sur l'eau. Laissez-vous tenter et demandez aux pécheurs de monter avec eux ; pour environ 5 soles, vous ferez un tour sur l'ancêtre de la planche de surf !
A ce sujet, on y voit aussi quelques touristes occidentaux, notamment attirés par le surf, Huanchaco étant une destination de choix pour les surfeurs ! (plusieurs compétitions internationales de surf ont lieu chaque année dont le fameux mondial de longbord !) Lorsqu'on s'éloigne un peu du centre en remontant vers le nord le long de la plage, quelques pancartes des diverses écoles de surf, se mêlent aux menus des restaurants, proposant des leçons pour tous niveaux avec des professeurs chevronnés...
A notre arrivée a la gare routière, nous sautons dans un taxi après en avoir négocié le prix et, alors que nous avions repéré un petit hôtel lors de nos recherches sur internet, notre chauffeur nous conduit à l'un de ceux qu'il connait, bien mieux, selon lui, que notre choix initial. Comme il commence à se faire tard, l'hôtel s'avérant tout à fait correct, plus près du centre et meilleur marché, nous y passons nos deux premières nuits et dès le lendemain nous mettons en quête d'un endroit sympa ou nous poser plusieurs jours. Apres en avoir visité quelques-uns non loin du bord de mer, notre choix se porte sur un petit hospedaje juste en face de la plage ! Bien qu'un peu au-dessus de notre budget habituel nous décidons de nous faire plaisir et occasion nous est ainsi donnée pendant une semaine, d'admirer le coucher de soleil du petit balcon de notre chambre donnant juste sur la plage. Ce que nous célébrons un verre à la main !
Au cours de nos journées, nous effectuons plusieurs excursions à Trujillo, souvent surnommée "la ville du printemps éternel", en raison des températures modérées dont elle jouit tout au long de l'année.
Pour info, Trujillo fut fondée le 6 décembre 1534 par Diego de Almagro sous le nom de Trujillo de Nouvelle-Castille et s'étendait sur un territoire autrefois peuplé de civilisations ancestrales. Sa fondation fut rendue officielle le 5 mars 1535 par Francisco Pizarro avec la mise en place du premier cabildo de la ville.
Plus tard, pour son rôle dans le processus d'indépendance, la ville obtient la mention de Ville Méritoire et Fidélissime à la Patrie, devient le berceau de la justice péruvienne et prend la relève de Lima à deux reprises, en tant que capitale du Pérou.
Au plan culturel, dans le centre-ville de Trujillo, on peut admirer de nombreux édifices datant de l'époque coloniale, tels que la cathédrale, diverses maisons coloniales, de nombreuses églises ainsi que quelques hôtels particuliers.
A quelques kilomètres de la ville, se trouvent les sites archéologiques de Chan Chan (la plus grande cité en adobe au monde), la Huaca del Sol et la Huaca de la Luna que nous ne manquerons pas de visiter.
Le royaume Chimú connut son apogée au XVe siècle, peu avant de succomber à la puissance Inca. Chan Chan, sa capitale etait établie dans la vallée fluviale jadis fertile de Moche ou Santa Catalina, était la plus grande ville à l'architecture en terre de l'Amérique précolombienne. Les ruines de cette vaste cité reflètent dans leur tracé une organisation politique et sociale rigoureuse matérialisée par le cloisonnement en neuf 'citadelles' ou 'palais' comme autant d'unités indépendantes.
La valeur universelle exceptionnelle de Chan Chan réside dans l'importance des vestiges de cette ville immense, hiérarchisée dans sa planification, avec ses systèmes industriel, agricole et de gestion de l'eau pour subvenir à ses besoins
La zone monumentale d'environ six kilomètres carrés au cœur de la cité qui s'étendait alors sur vingt kilomètres carrés, comprend neuf grands ensembles rectangulaires (‘citadelles' ou ‘palais') délimités par d'épaisses et hautes murailles en terre. À l'intérieur de ces unités se dressent des bâtiments autour d'espaces libres : des temples, des habitations, des entrepôts, mais aussi des réservoirs et des plateformes funéraires. Les murs en pisé des édifices étaient souvent décorés de frises représentant des motifs abstraits et des sujets anthropomorphiques et zoomorphiques. Autour de ces neuf ensembles étaient aménagés trente-deux enclos semi-monumentaux et quatre secteurs de production consacrés aux activités de tissage, de travail du bois et des métaux. De vastes terres agricoles et les vestiges d'un réseau d'irrigation ont été découverts plus au nord, à l'est et à l'ouest de la ville.
Les rivières Moche et Chicama alimentaient alors un système d'irrigation complexe au moyen d'un canal de 80 kilomètres de long qui desservait la région de Chan Chan à l'apogée de la civilisation Chimú.
La planification de la plus grande ville en terre de l'Amérique précolombienne est un chef-d'œuvre absolu de l'urbanisme. Son zonage rigoureux, le traitement différencié de l'espace habité et la hiérarchie du bâti illustrent un idéal politique et social qui s'est rarement exprimé avec une telle évidence.
Chan Chan apporte un témoignage unique et est la ville la plus représentative du royaume Chimú disparu, où s'expriment et sont synthétisés onze mille ans d'évolution culturelle dans le nord du Pérou. L'ensemble architectural intègre de façon inédite l'architecture symbolique et sacrée avec les connaissances technologiques et l'adaptation au milieu originel.
Chan Chan détient tous les éléments qui justifient sa valeur universelle exceptionnelle sur une étendue de quatorze kilomètres carrés qui, bien qu'étant inférieure à la surface initiale de la ville, contient des éléments représentatifs des unités architecturales, des routes cérémoniales, des temples et des unités agricoles qui en démontrent l'importance.
Le bien a été initialement placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1986 en raison de l'état de conservation précaire de son architecture en terre et de sa vulnérabilité face aux conditions climatiques extrêmes dues au phénomène El Niño qui frappe la côte nord du Pérou. En outre, les ruines ont été mises en péril suite au pillage endémique des vestiges archéologiques et au projet de construction d'une route qui traverse le site.
La Huaca de la Luna, quant à elle, est l'une des plus célèbres pyramides Moche. (Prononcer Motché) Ce centre funéraire et religieux fait face au centre administratif et commercial, la Huaca del Sol (Soleil). Entre les années 400 et 600, ces deux huacas (édifice religieux ou sacré) formaient la capitale de la civilisation Moche. La Huaca del Sol constitue à elle seule le plus grand édifice préhispanique d'Amérique du Sud avec ses 40 mètres de haut sur 340 mètres de long. Et malgré une destruction partielle, elle dévoile encore sa massive structure d'adobe réalisée avec 100 millions de briques de terre séchées au soleil. L'édification de pareils temples nécessitait une société hautement hiérarchisée ayant atteint un grand degré d'organisation. Comme en témoignent par ailleurs leurs célèbres céramiques, les Moche avaient atteint un grand développement architectural, artistique et technologique, n'ayant rien à envier aux Romains qui, au même moment, voyaient leur l'Empire s'effondrer en Europe.
Lors de notre visite il n'etait possible de ne visiter que la Huaca de la Luna, la Huaca del Sol, etant fermee au public, car en attente de fonds pour en terminer la restauration.
Le visiteur entre directement dans la Huaca de la Luna, par une petite ouverture, sur la place des sacrifices humains. Il y a 1500 ans, les rares personnes à y pénétrer utilisaient plutôt une large rampe d'accès qui les menait directement au sommet. Ce complexe architectural d'adobe comprend trois plates-formes et quatre places. À son apogée, la plate-forme principale mesurait 100 mètres de large sur les fronts nord et ouest. La façade nord revêt encore des murales polychromes dédiées à la plus grande divinité Moche, Ai Apaec -le "Degollador", littéralement le Coupeur de tête- qui était le Dieu des montagnes. Les fresques reprennent indéfiniment sa tête monstrueuse mais le représentent aussi entier, arborant un couteau dans une main et une tête décapitée dans l'autre. D'autres figures géométriques composent également des motifs à têtes d'oiseaux, de poissons ou de serpents stylisés. Cet édifice tel qu'on le voit aujourd'hui est le résultat de différentes constructions superposées, sur plus de 600 ans. Suivant un calendrier cérémonial, chaque vieux temple était enterré pour ériger à son sommet le nouveau, plus ample et plus élevé. Pour couvrir l'ancien temple et élever de nouveaux murs, il fallait des milliers de briques d'adobe. Cette corvée mobilisait des ouvriers des communautés proches. Chaque brique exhibait un signe distinct signifiant que la famille avait "payé" son tribut. À l'heure actuelle, on a découvert six édifices superposés cachant les sépultures d'une partie de l'élite qui gouvernait alors la ville et l'État Moche. Déjà, en 1899, l'archéologue allemand Max Uhle avait mis à jour, à proximité de l'enceinte, plus de 30 tombes. On lui doit beaucoup des connaissances acquises sur cette civilisation, ainsi qu'au Péruvien, Rafael Larco Hoyle.
Apres nous être informé à l'office de tourisme de Huanchaco, qui se révèle en fin de compte être une agence de tourisme (et qui, bien sur, cherche à vous vendre des excursions organisées), une dame de la mairie nous apprend qu'il est tout à fait possible de nous rendre aux divers sites archéologiques en combis et d'avoir recours aux services d'un guide, une fois sur place ! Souhaitant être libres de passer autant de temps que nous le souhaitons sur place, nous optons pour cette dernière possibilité, d'autant que cela nous permet également d'être au milieu des locaux.
Au terme de notre séjour, ayant fait le plein de chaleur pour un moment, nous prenons notre courage à deux main et prenons à nouveau la direction des montagnes !
Premier arrêt, donc, Cajamarca. Contrairement à nos attentes il n'y fait pas trop froid... 22° dans la journée au soleil, par contre l'hôtel ou nous sommes est froid, très froid pour les frileux que nous sommes !
Lorsque nous arrivons, nous sommes abordés à la descente du bus par Cecilia, faisant la promotion de son hôtel, bien moins cher que les vieux hôtels du centre. Qui plus est, elle nous propose également de nous offrir le taxi afin que nous venions y jeter un coup d'œil ! L'hôtel est neuf et dispose de tout le confort nécessaire. Il est, par ailleurs un peu excentre mais à deux pas des agences d'où partent et arrivent les bus et pour quelques soles un mototaxi vous amène jusqu'à la Plaza de Armas en quelques minutes. En ce qui nous concerne nous préférons chaque jour commencer la journée par une petite demi-heure de marche...
Au cours de notre séjour, nous déambulons beaucoup et découvrons Cajamarca, l'une des premières villes à avoir été habitée par les Espagnols, ce qui lui donne un aspect particulier, son architecture ayant été à la fois influencée par les espagnols et les incas.
Au centre, la plazza de armas, où eut lieu la rencontre entre l'Inca Atahualpa et le conquistador Francisco Pizarro. Là même où l'empereur Inca fut lâchement assassiné. Sur cette place, on y trouve la Cathédrale anciennement appelée Santa Catalaina, édifiée en pierre volcanique en tout cas pour la façade, et qui dont la construction dura plusieurs décennies.
En face, il y a l'église San Francisco. Sa construction fut terminée au XVIIIe siècle, les deux clochers sont bien plus récents. Mélange de style baroque à l'extérieur et gothique à l'intérieur, l'église permet l'accès à un musée d'art religieux.
Aux environs de Cajamarca se trouvent des centaines de centres archéologiques situés dans les vallées de Zaña, Lambayeque, La Leche et Motupe, où les cultures pre-Inca de Lambayeque (Sipán, Mochica et Chimú) se sont successivement développées jusqu'à l'arrivée de l'Incas. C'est dans ces vallées que furent trouvés et extraits grande partie des bijoux et de l'or formant la fabuleuse collection appréciée du " Museo de Oro De Lima " (musée d'or de Lima).
Au cours de notre séjour, nous effectuerons deux excursions : la première pour aller voir las ventanillas de Combayo, très peu connue car à 35 kms de Cajamarca.
Aucune infrastructure touristique au moment de notre visite et donc très peu de touristes (ce jour-là, nous sommes les seuls !), mais, d'après ce que j'ai lu, bien mieux conservé que las Ventanillas de Otuzco qui, elles sont plus proches de Cajamarca et blindées de touristes ! A vrai dire lorsque le bus stoppe et tous nous disent : c'est la ! Je mets quelques instants à réaliser... Car nous sommes arrêtes en pleine campagne...! Un champ à traverser et un peu plus haut, on aperçoit la falaise. Un couple de Péruviens se prélasse un peu plus loin. Nous leur demandons par ou accéder à la falaise. Ils nous montrent un petit chemin sur le cote et nous annonce qu'il faut payer pour y accéder. N'ayant pas été prévenus, nous décidons d'un commun accord de passer outre et sans un regard, nous nous dirigeons d'un pas décidé vers la falaise. Comme nous le pensions, ils n'insistent pas.
Seconde visite, celle du complexe archéologique de Cumbemayo, situe à 3400 m d'altitude, et à 20 kilomètres de Cajamarca. Son principal attrait est le complexe hydraulique cérémonial. L'Aqueduc est un système hydraulique de transport et canalisation d'eau, travaillé en roche volcanique et que démontre la grande connaissance de cette technique.
On peut également y admirer des pétroglyphes et un sanctuaire. (Pour info, un pétroglyphe est un dessin symbolique gravé sur une surface rocheuse à l'état naturel. Les pétroglyphes sont généralement associés aux peuples préhistoriques néolithiques et furent la forme dominante des symboles de pré-écriture utilisés pour la communication de 10 000 av. J.-C. jusqu'à 5 000 av. J.-C).
Le Sanctuaire est une grande roche d'une vingtaine de mètres de hauteur de forme de tête humaine, dans lequel la bouche est constituée par une grotte de 3.5 mètres de diamètre. Dans les parois de cette grotte sont gravées par des motifs inconnus, on en déduit que ça a été le sarcophage funéraire d'un personnage remarquable.
Au cours de la visite de l'aqueduc, ayant décidé de prendre un bain sacré, je vacille, bascule la tête la première dans le canal et, selon les dires d'un Péruvien taquin, en ressors toute purifiée, et, eau sacrée oblige, alors que je m'attendais plutôt a un bel œuf, avec seulement une petite bosse sur la tête !
Etape suivante, la petite ville de Chachapoyas.
Les Chachapoyas sont un peuple andin dont le nom signifie Guerriers des nuages. Connus pour leur peau blanche et leur grande taille, ils vécurent sur un territoire d'une superficie de 65 000 km2, à cheval entre la région de Saint Martin et celle d'Amazonias.
On trouve de nombreux vestiges de leur civilisation mais la plus connue est sans doute la forteresse de Kuelap localisée à 3 200 m d'altitude, raison de notre venue.
Au cœur des Andes péruviennes, antérieure a Machu Pichu et Sacsaywaman, Kuelap est un impressionnant complexe précolombien (Xe-XVe siècles, et possiblement au VIIIe siècle), dont l’érection aurait nécessité trois fois plus de matériaux que la pyramide de Kheops…
Les Sachapuyos occupaient un territoire bien plus étendu que les seuls alentours de cette forteresse, au point que Chachapoyas est depuis le XVIe siècle le nom de la capitale de l’actuel département d’Amazonas au nord du Pérou.
Les caractéristiques inhabituelles de Kuélap soulèvent plusieurs questions sur sa véritable nature, non résolues et pas nécessairement mutuellement exclusives : était-ce un immense grenier alimentaire, un sanctuaire sacrificiel, une ville, un lieu de refuge pour la population en cas d’urgence, ou une citadelle ? Kuélap tient sans doute de tout cela, une ville avec d’importantes fonctions spirituelles, stratégiques et défensives, qu’étayent sa localisation et la hauteur de ses murs.
Perchée à 2900 m d’altitude, Kuélap a une forme rectangulaire : 582 x 111 m2, sorte de grande barre étirée bordée de ravins sur trois de ses côtés (dont les deux plus longs). Ses murs de contention mesurant 10 m (et par endroits jusqu’à 20 m) de haut renforcent son caractère inexpugnable, tout en offrant une excellente visibilité sur les cimes environnantes et les voies fluviales au bas de ses flancs : les rivières Marañón et Huallaga.
Accessible par un sentier abrupt de 8 km de long sur un dénivelé de 1000 m parcourables en 3h environ, la citadelle présente trois accès étroits (deux d’entre eux étant interdits au public en raison de leur fragilité). Deux ouvrent sur la façade Est, la troisième vers le précipice sur le versant Ouest, d’où l’idée d’une sortie vers un lieu de sacrifices. L’ouverture principale mesure 3 m de largeur à sa base qui se rétrécit ensuite doublement : en hauteur sur ses 10 m de murailles, et en profondeur sur les 20 m de couloir, jusqu’à ne faire plus que 70 cm de large, juste de quoi laisser passage à un homme à la fois.
Comme pour de nombreux cairns celtes et kourgans scytes dont l’entrée symbolisait l’accès à la terre chtonienne, certains voient en l’entrée principale de Kuélap une vulve gigantesque qui étaierait la thèse du sanctuaire, ou du moins de l’importance spirituelle du lieu pour les Sachapuyos.
L’enceinte sépare la ‘ville haute’, fortifiée, de la ‘ville basse’, comptant respectivement 505 et 198 constructions, soit quelque 700 au total. Les habitations des paysans furent sans doute bâties dehors plus près des champs, en matériaux périssables. L’intérieur de la citadelle fut conçu en trois niveaux, correspondant semble-t-il à la stratification sociale : le premier niveau, de loin le plus ample, était occupé par le peuple, les deux suivants par les chefs militaires et les dignitaires. Les 420 maisons, circulaires en majorité, furent bâties par simple superposition de blocs de granit rose, qui auraient été des entrepôts de nourriture pour les années de disette.
Elles ont dans l’ensemble bien résisté à l’érosion et à la pluie, même s’il n’en reste généralement plus que la base, certaines offrant une ornementation, une frise de pierres en losanges enchaînés (qui avec les murailles rappellent singulièrement certaines structures de Grand Zimbabwe), évoquant des yeux ou des oiseaux, signe d’importance sociale, ou plus probablement, de fonction religieuse. Il est entendu que les toits étaient coniques et formés de branchages (comme à Ciudad perdida, cité des indiens Tairona au nord de la Colombie).
Trois édifices se détachent à Kuélap : El Tintero, La Atalaya et El Castillo… El Tintero au sud (littéralement L’Encrier) doit son nom à la forme de sa tourelle en cône inverti qui défie les lois de la gravité. La tourelle de La Atalaya lui répond sur le versant nord. El Castillo (Le Château) repose sur le lieu le plus emblématique de Kuélap, la terrasse supérieure, probablement partie du quartier résidentiel du chef et des hauts dignitaires.
Kuélap se distingue également par un ingénieux système de drainage des eaux de pluie. Mais ses canalisations bouchées ne remplissant plus ce rôle, la grande plateforme ‘enfle’ : les pierres de la grande muraille de contention se désolidarisent et tendent à s’en détacher. On ignore comment les architectes d’antan évacuaient les eaux : il est possible que certaines des ‘maisons’ décrites ci-dessus aient servi de réservoirs de déversement.
La date exacte d’abandon de Kuélap est inconnue, certainement postérieure au sac occidental : les chroniques historiques indiquent qu’elle était encore occupée en 1532, quand Diego Alvarado réduisit la population aux parties basses. Quoi qu’il en soit, Kuélap sombra dans l’oubli pendant trois siècles, jusqu’à sa redécouverte en 1843. En septembre 2007, une quarantaine de momies (hommes et femmes d’âges divers) furent retrouvés dans la structure El Tintero, au sud de la citadelle, sous des tonnes de gravats et de céramiques. Elles semblent avoir été soumises à un incendie, d’où les hypothèses que ces momies aient été les victimes d’une épidémie ou d’une invasion ayant terminé par un massacre et l’incendie du lieu.
Etant sur place nous effectuons une deuxième excursion nécessitant 5 heures de marche assez éprouvantes, car dans les montagnes couvertes d’une épaisse et (très) boueuse jungle tropicale, pour aller voir la cascade de Gocta, qui, avec ses 771 m de haut est la 3e plus haute du Pérou et 16e au niveau mondial. Bien que la cascade en elle-même soit quelque chose de sympa à voir, nous regrettons de n’avoir pu voir aucun singe, toucans ou puma que nous promettaient les brochures que nous avions consultées…
Au retour, petit arrêt dans une cabane pour y acheter 2, 3 « grenadillas », fruits que nous avions découvert pendant que nous étions à Ccaranacc, une boisson fraiche et quelques feuilles de coca pour affronter la grande montée à venir !
Nous pensions également aller visiter un musée mais, là encore le froid nous fait nous diriger vers la cote.
Le bus dans lequel nous sautons nous amène a Chiclayo l’une des plus grandes villes du Pérou, s’autoproclamant « capitale de l’amitié » en raison de la supposée amabilité de ses habitants.
Arrivés à 4h30, nous décidons d’attendre une heure décente avant de nous rendre à un petit hôtel que nous avions repéré notamment afin de ne pas nous retrouver à devoir payer une nuit supplémentaire et après une bonne douche, terminons notre nuit. Nous passons l’après-midi à déambuler et le lendemain nous rendons à Lambayeque afin de nous rendre au musée du señor de Sipan.
Le musée se dresse avec sa structure sculpturale et flamboyante. Inspiré des pyramides tronquées des Moche, le bâtiment pourpre et or de trois étages s’apparente à un ancien temple dans lequel on pénètre par une large rampe d’accès.
Célébrité péruvienne depuis sa découverte en 1987, le Señor de Sipán possède depuis peu un nouveau mausolée : le musée de Tumbas reales de Sipán héberge les fabuleux trésors de la civilisation Moche, appelée également Mochica. Une civilisation raffinée, occultée par la renommée des Incas, mais à laquelle les Incas doivent sans doute beaucoup. Arraché aux griffes de pilleurs de tombes, plus intéressés par ses bijoux que par sa valeur historique, le Señor de Sipán reposait dans l’une des pyramides tronquées du site archéologique de Sipán, au cœur de la région dont il était le gouverneur. Ses trésors d’or et d’argent témoignent de la gloire qu’il connaissait déjà de son vivant. Il était honoré comme un demi-dieu... il y a 1700 ans ! Ce gouverneur présente pourtant de modestes proportions pour nous –1 mètre 67. Et il avait moins de 40 ans lorsqu’il est mort. Mais sa demeure funéraire impose par son faste et la richesse de ce dont elle témoigne sur cette culture. Plus de 400 joyaux d’or, d’argent et de pierreries sont actuellement conservés dans les vitrines blindées du musée ! Aux environs de l’an 300, le Señor de Sipán gouvernait le règne Moche. Et si l’on se fie aux différents objets empreints de symbolisme de sa tombe, il occupait la plus haute place dans la structure sociale et politique de son temps. Il présidait ainsi toutes les cérémonies sacrées. L’analyse du squelette a confirmé son statut privilégié : une bonne santé, malgré des signes d’arthrite. Une absence de travail physique et une diète spéciale. Différents musées du Pérou possèdent une réplique de la tombe du Señor de Sipán, tel celui du Musée de la Nation à Lima. Le musée de Lambayeque, inauguré par le président Alejandro Tolédo en août 2002, s’avère pourtant le lieu de la véritable rencontre. Triple rencontre, car on y découvre aussi le Sacerdote, personnage religieux central de la culture Moche et le vieux Señor de Sipán, au faste comparable à celui de son descendant.
Le lendemain de notre visite, nous poursuivons notre périple vers le nord et prenons un bus jusqu’à Talara, ou nous décidons finalement de pousser jusqu’à Lobitos, Peter ayant lu que c’était un village sympa.
Néanmoins à notre arrivée, l’endroit ne nous plait pas ! Véritable chantier perdu au milieu du désert et n’ayant rien d’attrayant, nous décidons de n’y rester qu’une nuit. En fait, nous passons la nuit quasiment sans dormir du fait du froid (pas de couverture) et alors que nous venons de nous assoupir, sommes réveillés en fanfare par l’hymne Péruvien ! Nous sommes en effet Lundi et tous les Lundi, a lieu une cérémonie de lever de drapeau et, nous avons de la chance, la mairie et le terrain ou a lieu le lever de drapeau est collé à notre chambre !
Réveillés de bonne heure, après un rapide petit déjeuner, nous retournons à Talara et sautons dans le prochain bus en partance pour Mancora.
Trois heures plus tard nous arrivons à Mancora ou nous sommes pris d’assaut par des chauffeurs de mototaxi proposant divers hébergements, espérant ainsi obtenir une commission.
L’un d’entre eux à une carte de la ville, une batterie de brochures et nous propose pour 5 soles de nous accompagner jusqu’à ce que nous ayons trouvé notre bonheur. Apres quelques visites, nous décidons de nous faire plaisir et optons pour un hébergement d’un standing supérieur aux endroits où nous restons généralement et pendant une semaine, chaque matin allons barboter (la piscine n’étant pas très grande) et prendre le soleil.
Le soir, un apéro s’impose…
Au terme de la semaine, nous cherchons à prolonger notre séjour mais, devant les prix exorbitants annoncés du fait des Fiestas Patrias (3 jours de fiesta, célébrant l’indépendance du Pérou), décidons de changer d’endroit et nous rendons a une centaine de mètres de là Certes, il n’y a pas de piscine mais, nous sommes accueillis avec un grand sourire par Franny, la propriétaire, qui, lorsque je lui demande si le petit déjeuner est inclus dans le prix, me répond que si ça peut nous faire venir, il l’est ! Les chambres sont grandes et lumineuses avec une bonne connexion internet, de l’eau chaude et un petit frigo-bar ! En plus le personnel se révèle, lui aussi adorable et du fait notamment de la différence de prix, les gens sont plus abordables et il est beaucoup plus facile de discuter avec eux ! Comme on s’en doute, nous ne regrettons pas notre choix !
Chaque matin, nous faisons de longues ballades sur la plage et le soir allons y admirer le coucher de soleil...
Ayant découvert un petit restaurant au centre ou les curry et les batidos à la fraise (ils sont faits avec des vraies fraises !). sont à tomber, nous ne nous privons pas et nous y rendons régulièrement !
Nous profitons d’être à Mancora pour faire un aller-retour a Los Organos et Punta Sal, recommandés par des voyageurs que nous avons croisés ou faire de longues marches sur la plage,
Enfin, arrive le 2 Aout, jour de notre bus en direction de l’Equateur…